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Au delà de l’usage de différents médiums, Victoire Barbot explore le pouvoir subjectif d’objets et de matières témoins d’un lieu ou d’une époque, d’un contexte souvent oublié que l’artiste révèle avec fragilité dans son œuvre.

La sculpture n’agit pas dans la transformation de la matière mais bien par la cohabitation de différents éléments repérés et collectés au préalable. L’envie vient alors de les manipuler, de les disposer en tension, de les déposer en équilibre à tel point que le moindre choc viendrait détruire la construction savamment constituée par l’artiste. Toutefois, aucune place n’est laissée au hasard, les constructions sont planifiées et étudiées puis de nouveau sous la forme d’un dessin reprenant les détails de l’œuvre mais également chacun de ses états.
En effet, chaque sculpture existe sous une forme déployée mais également sous une forme rangée et se présente sous le titre générique de « Misensemble ». 
La « Misenboite », conceptualisation de l’espace occupé par les différents segments constitutifs du volume., précède la dernière étape du protocole qu’est la « Misàplat » finale.

 

Irrésistiblement, l’importance du geste nourrit la création de l’œuvre, la préparation de la toile pour le peintre se trouve expérimentée dans « Grey Paintings [3 panels]» 2016, « Wall Painting » 2017 et « El quitasol II » 2018. Ces expériences menant l’artiste à utiliser le corps et son échelle comme outil et étalon de mesure, influençant les dimensions de l’œuvre ou de son accrochage. Ce geste proche de l’acte performatif se prolonge à nouveau dans l’installation de « White and red painting » 2017 au sein d’un terrain de Squash à Mexico. Le plan du terrain de jeu est synthétisé et réduit : couleurs et formes géométriques sont étirées sur le mur à la façon d’une toile sur un châssis. Par le biais de l’installation in situ, Victoire Barbot met en écho les règles du sport à celles qu’elle impose aux matériaux dans l’espace de monstration.

 

Depuis peu, l’artiste intègre la notion de série. L’installation « Jean, 1 à 68 » 2018 prolifère dans l’espace par une démultiplication des mêmes matériaux : épis de blé, tubes en cuivre et cartes à jouer, mis en scène selon un plan précis au sol.
Le motif de l’épi de blé est également décliné dans l’œuvre « Jeannette » 2018 qui déplace verticalement les éléments sculptés d’un bas relief façonné dans la mousse. La translation des éléments brouille le motif qui devient presqu’illisible mais s’illustre à la façon d’un totem dont l’iconographie nous serait encore inconnue.

 

L’univers visuel de l’artiste est généralement influencé par ses voyages et lieux de résidence utilisant tant son histoire personnelle que des symboles socio-culturels quotidiens ou populaires à l’instar du parasol coloré repéré dans les rues de Mexico.
« Seis Ocho » 2018, installation composée de 68 verres porteurs d’un motif devenu abstrait fait allusion à l’histoire tragique de l’année 1968 à México dont la révolte eu pour conséquence la mort de nombreux étudiants. Ce fait fut malheureusement passé sous silence au profit de l’ouverture des Jeux Olympiques et reste aujourd’hui encore un sujet sensible. Le motif reproduit par l’artiste sur chaque verre est issu des dessins utilisés pour annoncer l’événement sportif de 1968. Elle en évacue la représentation humaine, laissant apparaître les structures sportives réduites à une géometrie de formes et de couleurs.

 

L’œuvre chez Victoire Barbot se livre donc par allusion et allégorie, elle révèle autant qu’elle dissimule, nous confrontant à la trace résiduelle d’une histoire universelle ou d’un questionnement intime du geste de l’artiste. Le volume dépasse la question de la sculpture, se déploie au sol ou au cimaise et structure l’espace.

 

Sophie Delhasse

La pratique de Victoire Barbot est nourrie de gestes, de manipulations de matériaux et d’objets divers, témoins d’un lieu ou d’une époque, d’un contexte souvent oubliés que l’artiste révèle avec fragilité dans son œuvre. Les sculptures de l’artiste naissent de la cohabitation de différents éléments disposés en tension ou dans un équilibre précaire. Si chaque sculpture existe de façon déployée, ces Misensembles existent également rangées, un état de monstration et d’occupation de l’espace que l’artiste appréhende sous la forme d’un protocole. La Misenboite est la dernière étape du processus et le dessin devient l’appareil de capture de ces états successifs d’existence du volume. Les œuvres de Victoire Barbot se livrent par allusion et allégorie, un motif ou une matière nous ramène tant à l’histoire personnelle de l’artiste, qu’aux questionnements des gestes du peintre ou du sculpteur, qu’à une histoire plus universelle et de l’oubli et du souvenir, de l’absence et du quotidien.

 

Sophie Delhasse

Mes sculptures ne partent pas de dessins préparatoires, ni même d’images mentales ou de quelconque autre objet. Une seule image me reste, c’est celle d’un magasin. Les objets et les images le remplissant, je les ai tous perdus. Tout comme je n’ai pas gardé leurs représentations mentales.
De ce magasin, je puise une banque d’outils matériels que sont les matériaux de présentation.
Ils ont été conçus pour la manipulation rapide d’un seul manutentionnaire. Ces matériaux avaient le rôle ambiguë de montrer quelque chose tout en se faisant eux même invisibles.
Mes ressources s’étendent du cadre au socle, en passant par les grilles, les rails, les équerres, mais aussi les étagères, les vitrines, les tissus. Autant de matériaux de rayonnage. Tous se sont retrouvés orphelins de ce qu’ils étaient censés présenter.
J’analyse ces matériaux par un temps de mise à plat proche de l’inventaire. Ordinairement utiles les uns aux autres, j’en réinvente leur fonction.
L’action de mon corps produit l’assemblage.
C’est un art de l’expérience.
Pour faire naître une forme, je ne cherche pas à produire l’image mentale d’un objet mais l’image motrice d’une action, celle qui nait de l’envie de manipulation des outils qui me font face. La sculpture est le résultat de cette posture. L’action, le processus d’équilibre vient en lieu et place de l’image passée, comme méthode pour fabriquer du présent. Rarement fixés, les matériaux combinés finissent par s’autogérer dans un équilibre précaire.
J’appelle ces assemblages des Misensembles.
Chaque élément fait parti du système d’équilibre qu’il soit physique ou visuel. L’ensemble est précision, même les petites choses sont des traces témoignant de la genèse de la forme, elles sont des aides du corps pour caler, combler, tenir, rééquilibrer.
Ici une aiguille, là-bas un coquillage.
Les dessins viennent acter l’image motrice née de l’envie de manipulation des « laissés pour compte ».
L’image motrice est fixée sur la feuille. Le point final du processus s’opère par la mise en boite mentale des Misensembles.
Cette représentation n’existe que dessinée.

juin 2014

Education y residencies

2019/2020 Atelier de la ville Marseille
2018 Résidence Montulé, Dreux
2017 2018, SOMA, México

Janvier/juin 2016 Résidence Astérides, Marseille

Juillet 2015 Résidence La Source, La Guéroulde

2010/2014 D N S E P, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paris.

2013 School of the Museum of Boston, USA.

2007/2010 BTS design de mode et environnement, option textile.

Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués, ENSAAMA, Paris.

2006/2007 Atelier de Sèvres : Classe préparatoire, Paris.

Expositions

 

2019  Pabellòn de las escaleras, Guadalajara 90210, México D.F. México.
          Salon Acme n’7, México D.F., México.

2018  Courage, Near Infrared, Rinomina Gallery, Paris.
          Mecanica vegetale, Guadalajara 90210, México D.F. México.

          Llamame serpiente, Llorar, México D.F., México.

          Solo Show, El Quitasol, Carta Blanca, México D.F. México.

          Mas opacidad, Muca Roma, México D.F. México.
          Autorreconstrucción: Detritus/Un proyecto de Abraham Cruzvillegas, Muca Unam, México

          Carpa, Guadalajara 90210, México D.F. México.

          Premio de dibujo para Yacimiento 34, Biquini Wax, México D.F. México.

          La ruta de la amistad, Ladròn Galeria, México D.F. México.

2017  Cascara de Mango, Squash London, México D.F. México.

          Pareidolie, Foire du dessin contemporain, Marseille.

           Why... , Isabel la catolica 231, México D.F. México.

          Los juegos del capricornio, Arròniz Arte Contemporàneo, México D.F. México. 

          Scabellon, Double V Gallery x PAC 2017, Marseille.

          Exposition Agora, Galerie R-2, 75014 Paris.

          Wrapped/Unwrapped, Zoo Galerie, Nantes.

          Salon Acme, sur invitation de Arròniz Arte Contemporàneo, México D.F.México.
          Raw Material, Galerie Eva Meyer, 75003, Paris.

2016  Salon de Pintura, Ladròn Galeria, México D.F. México.

          Territorio Contiguo, Oficina de Arte, México D.F. México.

          Hasard Heureux, Pac 2016, Friche Belle de Mai, Marseille.

          De passage, le voyage à l’oeuvre, Espace d’Art Immanence, 75014, Paris.

          Chers Objets 2, Espace d’Art Immanence, 75014, Paris.

          Chers Objets 1, Réfectoire des Cordeliers, 75006, Paris.

2015  Same Same, Downtown Hotel, México D.F., México.

          A couteaux, tirés, Friche la Belle de Mai, Marseille.

          Iracema, 24 Villa d’Alésia, Paris 75014.

          Match Making,  Atelier Fanchon, Paris 75006.

          Bail à céder, espace Anne Barrault, Paris 75003.

          Phenix, Galerie gauche, ENSBA, Paris 75006

          FUME, Boston, USA.

          Tendresse, Espace des Arts sans frontières, 75019 Paris.

2012  Exposition du Prix des Amis des Beaux Arts, ENSBA, 75006 Paris.

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